"Abaisser (la valeur attachée à une personne)" : Malement, ce semble, m'abaisses Et ma valeur et ma biauté. (Mir. chan., c.1361, 168).

[Suj. neutre] : ...ce m'a moult abeli Que si a point ycy vous truys. (Mir. chan., c.1361, 150).

"Terminer" : Un petit cy clignier me fault, Puis acompliray le deffault Que j'ay a dire. (Mir. chan., c.1361, 167). La fu la clef ouvrée et acomplie Dont la prison d'enfer voult defermer (Mir. chan., c.1361, 186). Près ay d'acompli mon voiage, Car illecques voy l'ermittage Ou le pape m'a envoié (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 41).

"Terminer" : Un petit cy clignier me fault, Puis acompliray le deffault Que j'ay a dire. (Mir. chan., c.1361, 167). La fu la clef ouvrée et acomplie Dont la prison d'enfer voult defermer (Mir. chan., c.1361, 186). Près ay d'acompli mon voiage, Car illecques voy l'ermittage Ou le pape m'a envoié (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 41).

Acertener qqc. à qqn. "Assurer, affirmer" : Oil, je le vous acertain. (Mir. chan., c.1361, 163).

[L'obj. désigne une pers.] "Parer" : ...ains est merveilleusement aornée de royaulx vestemens (Mir. chan., c.1361, 139).

"Action en projet ou en cours" : Vien, si me sers con tu seulz faire, Ou trop mal ira ton affaire, Je te promet, en brief tempoire. (Mir. nonne, 1345, 343). Biau cousin, hastons nostre afaire, Car estre y deussions pieça. (Mir. chan., c.1361, 163).

[L'obj. du désir désigne une action] : En vain me sont venu preschier Certes, car mon affeccion N'est point ne mon entencion D'avoir ja femme. (Mir. chan., c.1361, 145). J'ay desir et affeccion De faire ent satisfacion Et penitence qui le vaille. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 36).

Avoir affection à : ...vous vous cesserez De moy parler que prengne femme (...) Car (...) Je n'y ay point d'afeccion (Mir. chan., c.1361, 151).

"Affirmer, assurer" : ...j'aray pucelle Qui sera bonne et sera belle, (...) Ou ja, ce vous jur et affiche, Ne li mettray annel en doit (Mir. chan., c.1361, 152).

D'age : Vous estes joenne homme d'aage : Consentez vous a mariage (Mir. chan., c.1361, 143). ...vostre fille, qui est gente Damoiselle et assez d'aage, Prenez, voire, par mariage (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 6). Je tieng que suis assez d'aage Pour femme avoir par mariage (Mir. Clov., c.1381, 197).

"La journée entière" : Biaux niez, vous nous faites grant honte. Dont venez vous toute ajournée ? Departie et desassemblée Est ja la gent de vostre feste. (Mir. chan., c.1361, 170).

Rem. R. Glutz, Mir. de Nostre Dame par personnages, 1954, 129 signale que le ms. porte tout a journee.

Méchamment : ...alée est ma besoingne Trop meschanment. (Mir. chan., c.1361, 164).

[L'obj. désigne une chose] "Amasser" : ...prier pour les trespassez Qui ont acquis et amassez Les biens dont j'ay si largement (Mir. chan., c.1361, 144). Car qui vertuz en lui assemble Sanz humilité, il ressamble A celui qui la pouldre amasse Au vent, et le vent la detasse Et la gaste (Mir. st Ign., 1366, 92). ...et me feray du nombre Des povres pour ma vie avoir, Ne quier amasser autre avoir (Mir. st Alexis, 1382, 323).

[P. oppos. au corps] : Alons devers eulz tant bracier Que l'ame de chascun soit moie [dyable]. (Mir. enf. diable, c.1339, 6). A Dieu, seigneurs, qui corps et ame Vous gart de mal ! (Mir. chan., c.1361, 156). ...car je te voy Sanz ame en ce lit jesir mort. (Mir. st Alexis, 1382, 366).

Empl. trans. au fig. "Mordre, saisir qqc." : Je l'ay amorse [la clergie] et si aprise Que la laissier n'est pas m'entente. (Mir. chan., c.1361, 143).

"Amortir (une dette)" : La donna sanc et yaue a tel planté Que des humains fu la debte amortie. (Mir. chan., c.1361, 186).

Amours : L'arche qu'amours (c'est Diex) ot raemplie De son chier fil... (Mir. nat. N.S.J.C., c.1343, 244). La fu la clef ouvrée et acomplie Dont la prison d'enfer voult defermer Et paradis ouvrir pour y mener Les vrais amans qu'Amours a en baillie. (Mir. chan., c.1361, 186). ...c'est l'excellente vierge Marie, Mére d'amours et d'amans vraie amie (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 301).

Apensé à qqc. "Avoir une idée de qqc." : LA MÉRE. Sire, ne suis pas appensée A quoy il tendent. LE PÉRE. Je vous diray. Il me demandent Nostre fille par mariage (Mir. chan., c.1361, 157).

"Pressé" : Dieu vous doint bon jour, sire Aubert. Pieça ne vous vy si appert Com vous voy ore. (Mir. chan., c.1361, 147).

"Arranger, nettoyer (un logis)" : Dame (...) Nostre fille avec vous menez : Faites l'ostel assemillier, Netoier et appareillier (Mir. chan., c.1361, 162).

[En parlant d'une apparition de la Vierge à l'un de ses dévots] "Apparaître" : ...un miracle de Nostre Dame qui s'aparut au chanoine... (Mir. chan., c.1361, 182).

"Être du ressort de qqn" : ...se marier se vouloit Et il autant m'apertenoit Conme a vous, je la requerroye Pour lui (Mir. chan., c.1361, 149).

"Apprendre par l'exercice de l'intelligence" : Dame, il est ja si eslevez (...) Con s'il avoit quinze ans ou plus. De lettre apprendre s'appareille (Mir. enf. diable, c.1339, 24). Je l' ay amorse [la clergie] et si aprise Que la laissier n'est pas m'entente. (Mir. chan., c.1361, 143).

"Vite" : Qu'est ce ? ou alez si aprement ? Dieu vous doint bon jour, sire Aubert. Pieça ne vous vy si appert Com vous voy ore. (Mir. chan., c.1361, 147).

"Fortune, biens" : Je doubt que pas n'y aveigniez, Biaux oncles, car ce sont grant gent Et puissans d'amis et d'argent (Mir. chan., c.1361, 153).

Part. passé. [En formule de salutation] Bien arrivé : POLET. Tu soies le bien arrivez, Volant. Qu'est ce la qui te maine ? (Mir. chan., c.1361, 163).

[En parlant du diable et des tentations] "Attaque" : Garde moy, dame, de touz maulx, De touz periz, de touz assaulx Qu'avoir puis du Sathan, du monde, Et de ma propre char inmonde. (Mir. chan., c.1361, 141).

En partic. [Tentation charnelle] : Mére Dieu, que me secourez ! En moy sens un trop dur assault. La char me bout (...) De ce que ja dedans ce lit N'a pris et eu son delit (...) de la pucelle... (Mir. chan., c.1361, 174).

"Réunion de famille" (Pour fêter un mariage) : Cy ne feray plus de demeure, Ains m'en revoys a l'assemblée. Ma voulentez a touz emblée Par biau semblant faire sera, Si que ja nulz ne le sara Tant que d'eulx me seray emblez. (Mir. chan., c.1361, 169).

[L'obj. désigne une chose concr.] : Faites l'ostel assemillier, Netoier et appareillier (Mir. chan., c.1361, 162). Vous deux, allez appartement Mon hostel faire assemillier Et la viande apparillier (Mir. march. juif, c.1377, 174).

Empl. adv. "Beaucoup" : Car elle est grant et belle fille, Si est assez sage et soutille (Mir. chan., c.1361, 152).

Loc. adv. Son assez. "À sa suffisance, tout son soûl" : Quant diné aras ton assez, A moy t'en vien. (Mir. chan., c.1361, 146).

Empl. impers. : Mes amis, d'aler m'atalente Jusques la en celle chappelle (Mir. chan., c.1361, 167). Dames, dites moy sanz delay Pour quoy estes en tel doleur. (...) Dites moy, s'il vous atalente, Dont ce vous vient. (Mir. st Sev., 1362, 198).

"Disposition morale" : Car d'amour naist une doulce atrempance Qui nous aprent a croire en verité Que l'umble vierge en humaine semblance Gouverna cil dont tout est gouverné (Mir. chan., c.1361, 185). Quant vous ne sarez attrempance Prendre en bien amer nostre sire De touz vos pouoirs (Mir. st Ign., 1366, 91).

Part. passé. Noblement attiré. "Noblement paré" : En dormant la vierge pucelle Vy tresnoblement atirée, Mais moult estoit vers lui yrée (Mir. chan., c.1361, 178).

P. ext. "Acte charitable" : Ce sera aumosne, par foy, Se nous l'alons reconforter (Mir. chan., c.1361, 141).

"Mettre en avant, favoriser" : ...Sains esperiz qui touz bons faiz avance (Mir. chan., c.1361, 185). Gardez bien que pas n'obliez Qu'a vostre fille ne diez Conmant souvent sanz detrier Devra pour le bourgeois prier Qui tant son mariage avance (Mir. march. juif, c.1377, 185).

Avancer son pas. "Se hâter" : Je doubt trop demourer encore ; Pour ç'avance je si mon pas. (Mir. chan., c.1361, 147). DEUXIESME POVRE. Quanque puis j'avance mon pas Et me paine com diligens D'estre avecques les autres gens A la donnée. (Mir. Clov., c.1381, 200).

"Se disposer à qqc., entreprendre qqc." : De la faire venir t'avance Ou tu morras de mort cruelle. (Mir. march. larr., c.1349, 107). Sire, il convient c'on s'en avance Alons bonne erre. (Mir. chan., c.1361, 161). Gabriel, or y vas briefment, Et di que de venir s'avance, Et que c'est d'offrir l'ordenance Cierge a ce jour. (Mir. femme, 1368, 227).

Avoir avis avec qqn. "Se concerter avec qqn" : Entre vous deux arez avis Avec voz gens. (Mir. chan., c.1361, 156).

[Auxiliaire de mode, impliquant une idée d'obligation] Avoir à + inf. : Ce m'en a fait tant abstenir Que j'ai eu a besoingnier. (Mir. chan., c.1361, 142).

En balance. "En rapport" : ...par vous sont recreé Et par le fruit de vostre porteure Cil qui dampné furent par fruit veé. (...) Fame pour fame, homs pour homs en balance (Mir. chan., c.1361, 184).

Empl. abs. "Situation particulière résultant d'un manque" : ...tu confortes tous Les cuers qui au besoin reclaiment Ton nom (Mir. parr., 1356, 54). ...Doulce dame, et si te promez Pour ce qu'a besoin me sequeures Que je recorderay tes heures Touz les jours mais que je vivray (Mir. chan., c.1361, 141). Sire, au besoing voit on l'ami (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 69).

(Il) est bon que + subj. : Seigneurs, et qu'est il bon qu'il face Par vostre dit ? (Mir. pape, 1346, 373). N'est pas bon que plus cy me tiengne (Mir. chan., c.1361, 149).

P. exagér. [En parlant d'une partie du corps] "Brûler" : En moy sens un trop dur assault. La char me bout, tressue et sault De ce que ja dedans ce lit N'a pris et eu son delit (...) de la pucelle (Mir. chan., c.1361, 174). Dieux ! conme il a boulant le chief, Et conme les temples li batent ! (Mir. emper. Romme, 1369, 259).

P. ext. "Qui occupe peu de temps, car exprimé en peu de mots" : Sire juges, a brief mot court, Cy ne vous amenderons rien. (Mir. prev., 1352, 239). LE PRESCHEUR. (...) Ou conmencement de nostre bréve colacion saluons tuit la vierge benoite (Mir. Theod., 1357, 78). Car a brief parole solue Homme ne sçay de sa value Ycy entour. (Mir. chan., c.1361, 157). L'autrier ot en gageure mis Son royaume, c'est a brief conte, Encontre Berengier (Mir. Oton, c.1370, 352).

Empl. adv. À bref : N'ay cure d'estre mariez. A brief, plus ne m'en tariez : Riens n'en feray. (Mir. chan., c.1361, 144). Dame, elle pense a retenir Son cierge, et m'a dit en ce point Pour certain ne l'offerra point : C'est tout a brief. (Mir. femme, 1368, 228). Je ne vous vueil mie desdire, Mais m'i assens a brief et court. (Mir. st Alexis, 1382, 316).

"En peu de mots" : Mais, dy nous brief, sanz delaier, Ou l'en doit ainsi festaier (Mir. ev. arced., c.1341, 127). La doulce vierge, a brief parler (...) Pour un murtrier vous y appelle... (Mir. ev. arced., c.1341, 137). Nous vous dirons en brief parler Qui nous amaine. (Mir. chan., c.1361, 153). Vous dites voir, je le sçay bien : C'est chose aussi qui ne peut estre. Brief, il nous y fault conseil mettre Par quelque voye. (Mir. fille roy Hongrie, c.1371, 5).

"S'arrêter de (faire qqc.)" : Biaux seigneurs, vous vous cesserez De moy parler que prengne femme (Mir. chan., c.1361, 151). De mal faire me vueil cesser ; Et pour mes pechiez confesser M'en vueil aler au pape a Romme. (Mir. Rob. Dyable, c.1375, 30).

Au plur. Ardoir en chairs. "Brûler vif" : ...s'on me deust en chars Ardoir ou noyer en viez puiz... (Mir. chan., c.1361, 174).

Mettre qqc. à non chaloir. "Négliger qqc." : ...moult me deplaist De ce que mon nepveu qui est Canoinne de Saint Cassien Met si a non chaloir le sien Que de ses fiez et heritages Ne li chaut (Mir. chan., c.1361, 141).

"Coiffure, chapeau" : Je vois mettre en lieu de banniére A ce fol dessoubz son chapel Ce viez panuffle de drapel (Mir. parr., 1356, 48). LE CHANOINE. Thibaut, il me plaist, sanz doubter. Prenez ma cloque et mon chapel, Et venez après moy isnel. (Mir. chan., c.1361, 137).

[P. oppos. à l'esprit] "La chair, les sens" : Nient moins la charoingne chestive Encontre l'esperit estrive Et art par desir et remue Pour la belle que la voy nue. (Mir. chan., c.1361, 174).

Tenir un chemin : Doulce mére Dieu, je regarde Quel chemin tenir je pourray. (Mir. chan., c.1361, 175). Ce chemin tenray ci devant (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 251).

"Sans valeur" : Nient moins la charoingne chestive Encontre l'esperit estrive Et art par desir et remue Pour la belle que la voy nue. (Mir. chan., c.1361, 174).

"Malheureux, affligé" : Dame des cielx, quoyque po vaille Mon povre las chetif de corps, Recevez en gré les recors Que mon cuer (...) Vous represente (Mir. parr., 1356, 51). Vezcy pour moy nouvelle amére. Lasse ! chestive ! j'esperoye Qu'honnorée par lui seroie Plus que femme de ce pais. (Mir. chan., c.1361, 178).

[Mystique] : La fu la clef ouvrée et acomplie Dont la prison d'enfer voult defermer Et paradis ouvrir pour y mener Les vrais amans qu'Amours a en baillie. (Mir. chan., c.1361, 186).

"État ecclésiastique" : LE CHANOINE. Biaux oncles, je vous fas savoir Que n'en ay pas si grant envie Que (...) Clergie laisse ne l'eglise. (Mir. chan., c.1361, 143).

Empl. abs. "Cligner de l'oeil pour dormir" : LE CHANOINE. (...) De sommeil sui si entrepris Que ne puis plus. (...) Un petit cy clignier me fault, Puis acompliray le deffault Que j'ay a dire. (Mir. chan., c.1361, 167).

À brève collation. "En peu de mots" : Biaux seigneurs, vous vous cesserez De moy parler que prengne femme (...) Car, a briéve colacion, Je n'y ay point d'afeccion (Mir. chan., c.1361, 151).

"Connaissance, savoir" : ...Dieu qui tout a en sa cognoissance (Mir. chan., c.1361, 185).

Empl. pronom. Soi connaistre à/en qqc. "Être compétent en qqc." : A mon chevet ay ceste lettre Trouvé. Gardez, oncle, que c'est. Ne m'y cognois fors tant qu'elle est Nouvelle escripte. (Mir. chan., c.1361, 177).

Au plur. "Pensées intimes" : Celle que je miex ameroye (...) Puis que dire fault ces consaulx, C'est la damoiselle de Saux (Mir. chan., c.1361, 152).

[Constr. part. abs.] Considéré tout en somme : Mon chier cousin, voir dit avez, Mais consideré tout en somme N'est pas de vous com d'un autre homme. (Mir. chan., c.1361, 143).

"Objection, contestation" : LE COUSIN. A un mot, il ne nous plaist mie Qu'avec nous doiez plus ore estre. Pensez de vous au retour mettre : Il en est temps. LE CHANOINE. Puis que riens n'y vault mon contens, A l'ostel m'en retourneray (Mir. chan., c.1361, 173).

Empl. intrans. "Être hors du sens" : Car les Anglois m'ont tout tolu, Et une meschine qu'avoye Si belle, que trop decevoie, Que j'avoie prise en Bourgoingne. (Mir. chan., c.1361, 164).

Empl. trans. dir. : Je voy bien qu'il fault que decline Mon vouloir et qu'au vostre encline. (Mir. chan., c.1361, 152).

"Dire, exposer" : Or me soit de vous descouvert Que voulez dire. (Mir. chan., c.1361, 154). Certes je vous ay descouverte Verité pure. (Mir. Berthe, c.1373, 220).

"Détruire (ce qui a été fait)" : ...si seroit mére d'un filz Qui tant aroit dignité que de fait Reformeroit ce qu'Adam ot deffait (Mir. enf. diable, c.1339, 55). ...en paradis son lit Lui avoit fait par grant delit, Qui lui sera du tout defait Et en enfer lui sera fait (Mir. chan., c.1361, 178). Je vien d'aourer le vray Dieu, Qui nous a faiz et deffera Touz et toutes quant li plaira (Mir. Barl. Josaph., c.1363, 296).

"Ce qui reste (à dire)" : Un petit cy clignier me fault, Puis acompliray le deffault Que j'ay a dire. (Mir. chan., c.1361, 167).

"Défense, protection" : Las ! je suis perduz et dampnez Se je ne met en moy deffense. (Mir. chan., c.1361, 169).

Empl. trans. : Biaux niés, alons ment. Je ne vous vy huy desjuner. Vous venrez avec moy diner Sans plus parler. (Mir. chan., c.1361, 156).

Empl. subst. "Repas du matin" : C'est voir, et, par foy, s'il [le chanoine] ne s'emble, Nostre desjuner paiera (Mir. chan., c.1361, 176).

Empl. pronom. "Se séparer (de qqc.), renoncer (à qqc.)" : Ou il fault que vous le faciez, Ou il fault que vous delaissiez De vostre estat trop malement. (Mir. chan., c.1361, 151).

Avoir/prendre son delit de qqn : La char me bout (...) De ce que ja dedans ce lit N'a pris et eu son delit Et son vouloir de la pucelle Qui y gist (Mir. chan., c.1361, 174). Mais une nuit que me gisoie, Se vint couchier dedans mon lit. La pris je d'elle [la fille au roy] un seul delit (Mir. Amis, c.1365, 33).

"Se dégager (de la responsabilité de qqn), se défaire (de qqn)" : Veczy vostre femme, biau fiex. Or la prenez ; je la vous livre. Quant est de moy je m'en delivre Dès ore mais. (Mir. chan., c.1361, 171).

"Demeure, séjour" : ...vraiz amans doit avoir esperance (...) Qu'en paradis ara sa demourance (Mir. chan., c.1361, 186).

"Retard, délai" : La demeure m'a trop grevé (Mir. ev. N.D., c.1348, 69). L'ONCLE. (...) Nous y ferons les fiançailles Premier, et puis les espousailles Tout en celle heure. LE PÉRE. Je l'accors : preuz n'est la demeure. (Mir. chan., c.1361, 161).